Muriel Lelong

Les partenaires avec qui on travaille connaissent bien la boîte, ont bien compris et identifié nos besoins. Ça, c’est primordial pour moi. 
  • Dirigeante de 2PS à Montbazens
portrait Muriel Lelong

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2PS est une PME familiale de l’Aveyron créée en 1988, que l’on a rachetée avec mon compagnon en 2012. Elle comptait 7 personnes. Nous sommes aujourd’hui 15. L’entreprise est spécialisée sur le revêtement des implants orthopédiques. Autrement dit, on dépose de la poudre d’os artificiel sur des prothèses de hanche, de genou, d’épaule, de cheville, tout ce qui est prothèses dures, de reconstruction et pas d’esthétique. Nous réalisons environ 1,5 million de chiffre d’affaires dont près de 50% à l’export sur des pays comme le Brésil, la Turquie, l’Inde. Nos clients sont des fabricants d’implants orthopédiques, nous ne travaillons pas en direct avec les hôpitaux et les chirurgiens, nous sommes sous-traitants du marché médical. On n’a pas de produit propre, on ne fait que du B to B.

Quelles sont vos problématiques de recrutement ?

Nous recrutons 2 cibles complètement différentes.

Soit on recrute au niveau ingénieurs puisqu’on va recruter des gens qui ont des compétences en chimie. 

Soit nous embauchons au niveau opérateurs de production. Nous recherchons alors des gens qui n’ont pas forcément de diplôme. Notre métier n’existe nulle part, il n’ y a pas de formation. Nous sommes à la recherche de personnes qui ont des aptitudes manuelles, d’hygiène, qui sont minutieux et sérieux parce que travailler dans le médical, ça implique de tout tracer. Quel que soit le job dans l’entreprise, on doit tout noter, tout tracer, tout signer. Ce sont des habitudes de travail à adopter qui ne vont pas à tout le monde.

De manière générale, on recherche des gens soit qui ont une expérience dans notre domaine, le médical, soit dans un domaine approchant comme l’aéronautique, soit dans le métier concerné lorsqu’il s’agit de la qualité par exemple.

On vient de trouver notre futur responsable qualité suite au départ à la retraite de notre responsable qualité actuel et je suis actuellement en cours de recrutement d’une personne qui fera de la finition.

On a donc 2 publics cibles : l’un, bac +5 et l’autre, pas de niveau particulier. Pour les personnes à la production, à la projection plasma notamment, on aime bien qu’elles soient un peu curieuses de la technique et qu’elles aient le goût d’apprendre. On n’a pas de besoin de diplôme mais ça veut dire pour nous qu’il faut accepter de se remettre en question parce qu’on apprend un nouveau métier et ce, quel que soit l’âge. Nous assurons la formation en interne.

Comment procédez-vous pour vos recrutements ?

On procède de 3 façons :

En premier lieu, nous faisons fonctionner le bouche à oreilles en interne. On fait savoir que l’on cherche quelqu’un au cas où en interne les gens connaîtraient une personne qui pourrait correspondre. La formation est assurée par les opérateurs eux-mêmes, ils forment leurs collègues. Ils savent donc très bien quel est le métier, la mentalité. Ce sont les meilleurs ambassadeurs. Et nous sommes 15, il faut que la mayonnaise prenne entre les gens.

Ensuite, je mets des annonces sur Pôle Emploi et sur L’Aveyron Recrute parce qu’au fil des années, nous avons noué des partenariats solides. Nos interlocuteurs nous connaissent, que ce soit chez Pôle Emploi ou chez L’Aveyron Recrute. Nous bénéficions d’une vraie aide pour rédiger les annonces. On a un métier atypique, c’est pas si facile que ça pour nous de savoir rédiger une offre qui attire le bon public. C’est un métier. A 15 personnes, nous n’avons pas de quoi occuper quelqu’un toute la journée sur une fonction RH et nous n’avons pas de connaissance particulière en la matière. Les partenaires avec qui on travaille connaissent bien la boîte, ont bien compris et identifié nos besoins. Ça, c’est primordial pour moi. 

Nous n’utilisons pas l’intérim. Ce qu’on fait : on anticipe. Chez nous, il faut à peu près 1,5 an de formation pour être vraiment efficace. On travaille directement sur les pièces de nos clients. C’est pas comme si nous fabriquions des pièces. Résultat des courses : ce que l’on demande de faire en priorité, ce n’est pas de faire vite mais de faire bien. Donc on prend le temps de former les gens. Autrement dit, les personnes tout juste recrutées ne travaillent pas avec le scalpel à la main dès le 1er jour. Si bien qu’on ne peut pas se permettre de travailler avec des missions courtes, en intérim. Il nous faut du temps.

Comment avez-vous connu L’Aveyron Recrute ?

Je pense que c’est Fabienne qui m’a appelée pour me présenter les services. Nous étions déjà en contact à l’époque d’Aveyron Expansion (ancienne agence de développement économique du département). C’est historique, c’est une histoire de personnes, de relation, de partenariat noué sur la durée.

On a peu de clients et assez peu de fournisseurs. On a décidé de travailler en partenariat, de jouer carte sur table avec tout l’environnement de l’entreprise. Nous sommes trop petits pour avoir des capacités en interne qui permettent de tout gérer. On s’appuie donc sur des banquiers, sur L’Aveyron Recrute… parce que vous êtes en capacité de déployer des moyens que nous n’avons pas. Lorsqu’on cherche certain poste, vous avez une portée que nous n’avons pas. Ces services sont disponibles, pourquoi s’en priver ?

Pouvez-vous nous parler d’une expérience de recrutement menée avec L’Aveyron Recrute ?

Les 2 dernières. 

Nous avons diffusé l’offre de responsable qualité sur votre site l’an dernier. On s’y est pris longtemps à l’avance. A la suite de quoi, on a reçu des candidatures hors Aveyron pour ce poste de cadre. Votre rôle était de contacter en amont ces candidats pour s’assurer de leur choix de vie. Je trouve ça vraiment très bien car venir dans nos territoires ruraux implique pour ces candidats un réel choix de vie, qu’il s’agisse de personnes aveyronnaises qui reviennent ou de personnes qui ne sont pas aveyronnaises. S’assurer qu’ils intègrent bien toutes les implications, les accompagner, les rassurer, répondre aux nombreuses questions, c’est important. 

On a aussi participé au jobdating 2019 à Paris. On n’a rencontré qu’une dizaine de candidats pour le poste de responsable qualité mais ils étaient bien ciblés, ça me semble essentiel. 

Avant le covid, notre entreprise n’intéressait personne. En local, les gens étaient plutôt attirés par l’aéro qui a un côté plus sexy, plus attirant dans le sens où on pense évoluer différemment, construire une carrière. De notre côté, on attire plutôt des profils de quadragénaires qui ont un peu envie de changer de vie, de voir autre chose, d’avoir des responsabilités directes. Pour les postes de cadre, c’était intéressant de recruter des profils extérieurs.

Post covid, au vu de la situation, on a désormais des demandes spontanées de personnes qui étaient dans l’aéronautique car on a des activités avec des compétences très similaires. Ce sont des personnes plutôt du coin, de l’automobile et de l’aéronautique. D’ailleurs notre nouveau responsable qualité est issu de l’aéronautique. Je ne sais plus comment je l’ai recruté si c’est avec l’Apec ou si avec L’Aveyron Recrute. 

Pour moi, il y a une complémentarité entre ces différents canaux car vous n’attirez pas les mêmes profils. Ce qui m’intéresse avec L’Aveyron Recrute, c’est l’accompagnement du candidat, lorsque vous vérifiez la solidité de son projet. C’est énorme pour nous parce que ça veut dire qu’on n’a pas à le faire et que nous n’avons pas des candidatures pour lesquelles c’était juste “on tente”. Et par ailleurs,  je pense que les personnes qui se branchent sur L’Aveyron Recrute correspondent bien à la cible de nos cadres : des personnes qui sont dans un choix de vie et pour qui, ce n’est pas rare que cela s’accompagne d’un choix de changement de taille d’entreprise. Quand on est un peu plus jeune, on a envie d’être dans un grand groupe, on apprend, c’est structuré. Passé un certain âge, on a peut-être envie de plus d’indépendance, de plus de responsabilités, ou de voir que les décisions ont des conséquences immédiates. A ce titre, les gens qui font la démarche d’aller sur L’Aveyron Recrute sont des candidats qui ont mûri un projet, compatible avec la cible que l’on recherche.

Pour les postes d’opérateur, c’est un peu la même chose dans le sens où l’accompagnement, le suivi des profils que vous nous fournissez dans le cadre de votre nouvelle mission de favoriser l’emploi de BRSA, facilite le bon matchpoint. On n’est pas sur du quantitatif, on est sur du qualitatif. C’est intéressant pour nous. Quand L’Aveyron Recrute nous propose des profils, c’est que vous partez du principe qu’il y a compatibilité et ça, ça réduit beaucoup le job pour nous !

J’ai arrêté le Bon Coin par exemple. J’y ai déposé une annonce il y a 2 ans. les candidatures, c’était du tout venant, sans arrêt, tout le temps. Nous sommes trop petits, on n’a pas de poste à temps plein pour s’occuper d’un recrutement. A ce titre, il faut utiliser les filtres qui sont disponibles.

Une fonctionnalité du dispositif que vous utilisez plus qu’une autre ?

J’utilise essentiellement la parution d’offres. Je suis attentive aussi aux conjoints de salariés d’autres entreprises locales.  La venue de profils extérieurs ne va pas sans arbitrage familial généralement. De mon côté, je n’ai pas eu de problématique de conjoint à gérer. 

C’est quand même assez aveyronnais cette entraide, c’est assez culturel, c’est quelque chose qui n’était pas structuré mais ce n’est pas rare qu’entre entreprises locales, on s’envoie le CV d’un conjoint de salarié. Si nous souhaitons garder les compétences sur le territoire, c’est tout le monde qu’il faut considérer : les conjoints, les enfants et leur proposer un accompagnement, leur ouvrir les portes.

source : interview du 15 décembre 2020